Cyril BAILLE

Baille, gabarit allégé

Convaincant après son entrée en jeu lors du deuxième test face à la Nouvelle-Zélande, samedi dernier, le pilier gauche toulousain a profité d'une longue blessure pour perdre du poids.

Cyril Baille traverse cette tournée en Nouvelle-Zélande dans la peau du remplaçant de Dany Priso. Le pilier gauche toulousain de 24 ans entre généralement entre la 50e et la 60e minute de jeu pour apporter du peps à la mêlée française. Ce qui ressemble à tout sauf à un cadeau quand on affronte les All Blacks, surtout quand ces derniers marchent sur l'eau, comme lors des trente dernières minutes du premier test (victoire 52-11), ou évoluent à 15 contre 14, comme lors des soixante-huit dernières minutes du second (victoire 26-13). «C'est sûr que ce n'est pas évident d'entrer dans ces conditions, admet le joueur. Mais on n'a pas le temps de se poser des questions. On a surtout envie d'aider les copains, d'apporter une plus-value. C'est grâce à de tels contextes que tu forges ton caractère et que tu gagnes en expérience.»

De toute façon, remplaçant ou pas, All Blacks ou pas en face, le Palois de naissance est déjà heureux de participer à cette tournée. Elle n'était pas forcément prévue à son programme, même s'il l'a toujours eue dans un coin de la tête. La faute à une grave blessure au genou gauche (rupture du tendon rotulien) contractée en avril 2017 lors d'un match de Top 14 face à Toulon. «Le chirurgien m'avait dit que je ne reprendrais pas la compétition avant douze mois, dit-il. Et j'ai repris au bout de dix mois. La rééducation s'est bien passée. Concernant l'équipe de France, je ne savais pas trop. Quand tu n'y es plus, des mecs jouent à ta place, sont bons, et tu finis par te demander si tu y reviendras un jour. Toi, t'es sur ton canapé et t'es impuissant. C'est la loi du sport, tu dois toujours te remettre en question.»

Baille a repris en Top 14 le 22 décembre dernier sur la pelouse synthétique de la U-Arena face au Racing (défaite 23-19). Si c'était un peu court pour postuler à une place dans le Tournoi des Six Nations, il a profité d'un temps de jeu assez conséquent avec son club du Stade Toulousain (13 matches depuis décembre, dont 11 titularisations) pour retrouver un très bon niveau de jeu et redevenir un candidat crédible à cette tournée dans l'hémisphère Sud. Derrière, la suspension du Bordelais Jefferson Poirot (six semaines pour avoir marché sur un adversaire) lui a rouvert les portes du groupe France. «Je suis content d'être ici, confie-t-il. Je n'attendais que ça, pouvoir rejouer avec cette équipe.»

«Je ne voulais pas finir comme une bonbonne»

Ne ressent-il pas encore un peu d'appréhension ? Sa blessure au genou est-elle définitivement derrière lui ? «J'ai repris la compétition il y a cinq mois et demi, alors je n'y pense plus. J'ai enlevé tous les straps, c'est sorti de ma tête. Je n'y pense que quand ça me tire. Parfois, j'ai un peu mal dessus, c'est normal, mais dans l'ensemble, je suis content parce que je n'ai pas de séquelles.»

Le pilier toulousain a aussi affiné sa ligne. Alors que les joueurs blessés ont plutôt tendance à grossir pendant leur convalescence, conséquence de leur inactivité forcée, lui a au contraire perdu du poids. «J'étais autour de 120 kg et je suis passé à 112-113 kg, précise-t-il. En gros, j'ai fondu de 7 ou 8 kilos par rapport à la saison dernière. Comment ? En faisant attention à ce que je mange, en travaillant davantage le gainage, en fréquentant un peu plus la salle de musculation, etc. Je vais essayer de maintenir ce poids parce que je me sens beaucoup mieux dans mes déplacements. Avant, j'étais un peu lourd. Je ne voulais pas finir comme une bonbonne (rires) !»

Samedi, à Dunedin, Cyril Baille sera de nouveau dans les 23 sur la feuille de match. Probablement encore dans un rôle d'impact player. Il découvrira la pelouse synthétique du Forsith Bar Stadium. «Ça ne change pas grand chose, estime-t-il. On a juste de meilleurs appuis sur les mêlées. Et ça modifie le choix des crampons. On peut jouer en 18 millimètres. C'est cool parce que ça te permet de ne pas t'arracher les pieds à la fin du match (rires) !»

bobCal a écrit:D'après l'article l'opération était pressentie donc pas sûr qu'il faille un joker. Le staff aurait anticipé sinon. Faisons confiance à Neti qui s'est affirmé l'an dernier.